La politique agricole commune (PAC) est l’une des plus anciennes politiques européennes. Mise en place en 1962 pour garantir la sécurité alimentaire du continent, cette dernière a considérablement évolué, tout en conservant son importance. Elle demeure encore aujourd’hui le premier poste de dépenses de l’Union européenne, 386,6 milliards d’euros sur la période 2021-2027, soit plus du tiers du budget de l’UE.

La dernière révision majeure des règles de la PAC remonte au 1er janvier 2023. A l’époque, ces changements visaient à la rendre plus verte, tout en donnant une plus grande marge de manœuvre aux Etats membres dans la mise en œuvre.

https://www.touteleurope.eu/agriculture-et-peche/qu-est-ce-que-la-pac/

1. Comprendre le bilan carbone et l’ACV

1.1. Qu’est-ce que le bilan carbone ?

Le bilan carbone mesure les émissions de gaz à effet de serre (GES), exprimées en équivalent CO2, produites par une activité, un produit ou une organisation. L’objectif du bilan carbone est principalement de quantifier les émissions afin de pouvoir les réduire.

Cette méthode permet de connaître les émissions dont dépend une entreprise et prend en compte trois périmètres d’émissions :

Ø  Scope 1 : les émissions directes, par exemple issues de la combustion de combustibles fossiles.

Ø  Scope 2 : les émissions liées à l’énergie achetée (électricité, chauffage).

Ø  Scope 3 : toutes les autres émissions indirectes, telles que celles provenant de la chaîne d’approvisionnement ou de la fin de vie des produits.

Le calcul du bilan carbone repose sur des facteurs d’émissions qui sont issus de l’ACV.

1.2. L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) : Une vue plus large

L’ACV est une méthode plus exhaustive. Elle évalue les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service tout au long de son cycle de vie, c’est-à-dire de l’extraction des matières premières à sa fin de vie, en passant par sa fabrication, sa distribution et son usage. Contrairement au bilan carbone, l’ACV ne se limite pas aux émissions de GES, mais s’intéresse à des aspects variés tels que la consommation d’eau, la pollution des sols, ou encore l’épuisement des ressources naturelles.

L’ACV dépend d’un périmètre d’étude composé de :

Ø  L’unité fonctionnelle : reflète la fonction du produit ou du service apporté au consommateur

Ø  La période de référence : désigne la période sur laquelle l’unité fonctionnelle est étudiée

Ø  Le flux de référence : désigne la quantité du produit analysée sur la période de référence


2. A chaque méthode, son champ d’interprétation

2.1. Étendue des analyses

Le bilan carbone présente une approche organisationnelle, il se concentre spécifiquement sur les émissions de GES, ce qui lui donne une portée plus limitée. Il est très utile pour évaluer et réduire l’impact climatique d’une organisation ou d’un produit, mais il ne prend pas en compte d’autres aspects environnementaux.

L’ACV, quant à elle, adopte une approche servicielle et multicritère grâce à des facteurs d’impact. Elle prend en compte une large gamme d’impacts, qu’il s’agisse de la consommation d’énergie ou des effets sur la biodiversité. Cette méthode permet donc d’avoir une vision plus complète de l’empreinte environnementale.

L’ACV est souvent plus complexe à mettre en œuvre, car elle nécessite de nombreuses données sur l’ensemble des étapes du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Cela demande un suivi détaillé de la chaîne de production et d’approvisionnement. La mise en place de frontières autour du système permet cependant d’ignorer certaines étapes et certains flux jugés non pertinents ou non significatifs.

2.2. Résultats

Ø  Avec le bilan carbone, les résultats sont directement utilisables pour évaluer et réduire les émissions de GES. Cet outil permet de fixer des objectifs précis de réduction à court terme, par exemple dans le cadre d’une politique climatique d’entreprise.

Ø  L’ACV permet d’obtenir des résultats plus larges, utiles pour comparer des produits ou des services et en améliorer l’écoconception. Elle aide à identifier les étapes où l’impact environnemental est le plus fort, afin d’apporter des améliorations tout au long de la chaîne. 


3. Quand utiliser chaque méthode ?

Le bilan carbone est souvent utilisé dans le cadre de stratégies climatiques ou pour répondre à des obligations réglementaires. Par exemple, de nombreuses entreprises sont tenues de déclarer leurs émissions de GES dans le cadre de la législation environnementale (réaliser son bilan carbone étant maintenant obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés).

L’ACV, quant à elle, est un outil privilégié dans les secteurs où l’écoconception est cruciale, comme l’industrie manufacturière. Une ACV permet par exemple à un fabricant de meubles de comparer les impacts de différents matériaux (bois, plastique, métal) sur l’environnement et de faire des choix plus durables.


4. Complémentarité des approches

Malgré leurs différences, le bilan carbone et l’ACV sont souvent complémentaires. Un bilan carbone peut être une première étape pour une entreprise cherchant à réduire rapidement son empreinte climatique. Ensuite, l’ACV permet d’aller plus loin en prenant en compte des impacts plus larges, et d’optimiser l’ensemble du cycle de vie des produits ou des services. Utilisées conjointement, ces méthodes offrent une vision complète des enjeux environnementaux auxquels une organisation peut faire face, et fournissent les bases d’une stratégie de développement plus durable.

Valentin Deniau

Valentin Deniau

Consultant Numérique Responsable & Stratégie Bas Carbone

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